Le vendredi 10 mai, le collectif Suggalicious dévoile son premier EP SUGGA. Composé de six titres, dont son single "AIE AIE AIE", le projet est à l’image de celles qui l’ont composé : pop, vif, et sucré. Autour d’un apéro/goûter improvisé, elles sont venues nous raconter les dessous de sa création, et de leur girlband à la française.
Mais où sont passés les girls bands ? À l’heure de l’émancipation féminine et de l’empowerment, les femmes prennent de plus en plus de place dans le paysage musical, mais presque toujours en solo. Alors qu’il y a plus de dix ans, la mode était au collectif, avec des formations de mecs un peu partout en Europe sur la scène rap (comme les 1995 ou La Smala, en Belgique, dont Senamo était l'un des membres), côté nana, chou blanc. Bien sûr, les L5 avaient tenté une percée au début des années 2000, mais de courte durée. Et là où en Asie la K-Pop (entre autres) conserve peut-être les derniers vestiges des girls bands, en France, rien à signaler. Heureusement pour nous, une bande de filles tout droit venue des Cours Florent Musique a décidé de remédier à tout ça, et de s’imposer sur la scène musicale avec un girls band comme on n’en avait plus vu depuis les Spice Girls. Quatre nanas sur scène, quatre personnalités, quatre univers, un seul groupe : les Suggalicious. Et aussi sucrées qu’elles le sont, c’est bien du miel qui coule dans nos oreilles avec leur premier EP SUGGA.
Autour de six tracks toutes aussi pop et pétillantes les unes que les autres, on trouve leurs interprètes : Valenliana, Eulalia, Seylie et BadBoo. Quatre artistes individuelles, réunies par le génie de Karen, leur manageuse, et Antoine, leur producteur, pour créer les Suggalicious. Caramel qui colle aux dents, les Sugga sont aussi intenses qu’un bonbon acidulé, et leur EP ne le reflète que trop bien. Illustré par le single "AIE AIE AIE", dévoilé le 29 mars dernier, l’EP est un mélange de sonorités rap, pop et flamenco, avec des textes aux anglicismes délicieusement insolents. Ça shake, ça casse et ça danse : obligé de bouger en écoutant les Suggalicious poser, que ce soit en solo ou en concert. Leur première date, organisée le 4 mai à Montreuil, est une consécration pour elles. Tout le monde adhère, toutes les têtes bougent et toutes les hanchent tanguent. Pas de genre, que du kiffe. "Il y en a pour tous les goûts dans l’EP", confient-elles autour d’un apéro/goûter improvisé.
"Ça s'est fait comme ça"
Et de l’improvisation, il y en a chez les Suggalicious. À commencer par leur création. "Je trouve l’anecdote folle", commence Eulalia, en regardant Karen. Car c’est elle, la mastermind de la bande. "Ça s’est fait comme ça", raconte-t-elle. L’idée de génie lui est venue, un soir, à 22 heure. À minuit, tout était prêt, les convocations étaient envoyées. "C’était assez évident, mine de rien." En proposant aux quatre artistes de s’associer, elle souhaitait mettre en avant la pop urbaine dans leur école, mais aussi valoriser la création féminine, tout en se prouvant qu’elle était capable d’être plus qu’une simple musicienne. Tout juste diplômée des Cours Florent Musique, elle voulait montrer qu’elle avait l’intelligence du milieu, et qu’elle pourrait s’y frayer un chemin. En octobre, les Sugga étaient nées, et dans le même temps, le label Pendrillon. "Ce sont les rideaux qui cachent les coulisses au théâtre, parce qu’on a un intérêt pour les coulisses justement." "On", c’est Antoine et elle, le duo de tête. Suivent ensuite Valenliana, Eulalia, Seylie et BadBoo. "Elles ont toutes une force", précise Karen. Valenliana est celle qui chorégraphie et harmonise visuellement leurs concerts. Eulalia s’empare des réseaux sociaux comme personne. Seylie cadre, organise, clarifie. BadBoo habille, créé l’identité visuelle de la bande. Des atouts qui, réunis, forment le girls band parfait.
Bienveillance, soutien et écoute sont les maîtres-mots de leur organisation. Pas de jugement, pas de compétition, il est question d’alliance et de passion. "Dans le milieu musical, personne n’a jamais vu ça. On propose un renouveau, c’est une force", explique Seylie, avant qu’Antoine n’ajoute : "Elles font la musique qu’elles veulent entendre. Elles ont créé leur propre idéal." Programme puissant, autant que l’est leur EP SUGGA. Dévoilé ce vendredi 10 mai après une release party plus qu’explosive, le projet mêle quatuor et duo, pour illustrer au mieux les talents et les forces de chacune. Les textes sont soignés et la DA et tenue : combo gagnant pour cette bande de filles, qui n’a pas fini de nous faire, rire et pleurer par leur musique. Et si on ne peut pas s’empêcher de "Shake It" et d’avoir envie de "Tout casser" en écoutant leurs sons, on ne peut pas non plus s’empêcher de le relancer, sans cesse, en boucle. Parce qu’après tout, "dans ce projet, il n’y a pas de limite."
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