Rap et drogue sont comme chien et chat depuis longtemps. Alors illégales pour certaines et tolérées à usages médicinales pour d’autres, ces substances font désormais partie intégrante du rap, notamment du rap français. Voyons ensemble pourquoi sont-elles si prisées de nos rappeurs.

La drogue présente depuis le départ

Né bien avant les années 2000, le rap servait à exprimer ses frustrations et ses angoisses par le biais de textes durs, rythmés de punchlines. Univers donc marqué par la cruauté des mots et la violence, par lequel jeunes hommes issus principalement de quartiers malfaisants ou pauvres, menant une vie bien modeste, trouvaient refuge. 

La drogue, au sens large, fesait donc partie intrinsèque de leur quotidien : s’ils en consomment régulièrement pourquoi ne pas en parler ?

Mais entre la vendre et la consommer, il a tout un monde. Si certains la vende pour pouvoir sortir de la misère, d’autres y trouvent un moyen de s’échapper de la réalité, pour accéder à un paradis fictif auquel ils semblent addictes.

La vendre ou la consommer ? La drogue comme marqueur social

Si la drogue est omniprésente dans la musique, elle n’est pas forcément là par hasard. Aux Etats-Unis d’abord, les premiers a kické etaient des dealers issus de quartiers pauvres, comme The Notorious Big, qui rappait pour sortir de la précarité. En effet, il disait à l’époque, dans « Everyday Struggle »:

"Mes poches sont carrément vides, encore du crack à vendre

Les gens te regardent comme si tu étais consommateur

J’vends de la drogue aux ratés, je n’abuse que de la weed.” 

Cet extrait représente sans doute l’un des meilleurs exemples de l’évocation de la drogue comme un moyen de subsistance et non comme un plaisir personnel. Aujourd’hui, bien que certains rappeurs aient dû vraiment en vendre pour sortir de la misère, on pense à Da Uzi par exemple, la donne semble avoir changé. Les rappeurs sont aujourd’hui fier d’en revendiquer leur consommation. 

Marqueur social, les substuances vendues sont également, pour ces consommateurs, un moyen de s’échapper de la réalité : véritable aubaine pour un artiste. En effet, comme Baudelaire qui avait besoin de se défoncer pour être au sommet de son art et pouvoir créer, un rappeur a besoin de son « doré » pour nous offrir des couplets comme celui de Josman dans "J'Allume":

"J'allume, inspire et reprends mon souffle
J'souffle la fumée quand je souffre
Pourquoi la paix jamais ne vient
Le passé jamais ne revient
J'me réveille, j'rêve que j'quitte ce monde
Quand je vois c'monde et c'qu'il devient
Je ne sais même pas c'qui m'retient."

Elle est utilisée ici comme un moyen d’accéder à son imagination : là où l’artiste puise ses inspirations. On peut retrouver l’incoryable clip, réalisé par Marius Gonzales, juste ici :

Les meilleurs phrases des rappeurs

Les substances illicites alors si présentent dans le paysage musical français, Future Face a regroupé les meilleurs punchlines sur ces drogues, pour vous en faire voir de toutes les couleurs !

"Rappelle-toi l'époque où j'découpais les plaquettes comme les corps dans Grey's Anatomy"

~ Nekfeu, Monégasque

"Pardonne-moi, j'sais qu'j'suis plus moi quand ce diable s'empare de moi"

~ Hamza, Pas de remords

"Le sommeil m'a zappé, le destin d'un vendeur de sable"

~ Doums, Suga Suga

"L'herbe n'est pas toujours assez puissante, adrénaline dans les veines veines veines. T'as pas besoin de ça pour dormir, t'as juste besoin de miel et de verveine verte"

~ Lomepal, X-men

"Et quand les planètes sont alignées, j'repète un gros doré, j'suis conscient qu'la rue m'a eu"

~ Ninho, Zéro paluche

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