Le jeune artiste émo rap de 19 ans Sokuu revient ce vendredi avec un tout nouveau projet, intitulé MOON’PLEURE. L'Album sentimental (mais pas que) composé de 13 titres se dévoilait il y a un mois avec un premier son "Ugly :/". Aujourd’hui, c’est l’auteur qui se dévoile, dans une interview pour Future Face. L’occasion pour l’artiste de parler de son processus créatif, mais aussi de la dimension intimiste de son travail.
Salut Sokuu, c’est la première fois qu’on parle de toi dans Future Face et on se demandait si tu pouvais expliquer à nos lecteurs d’où vient ton blaze ?
Je l’ai trouvé par hasard, et comme ça sonnait bien et que c’est avec lui que j’ai commencé je l’ai gardé. Il n’a pas vraiment de signification, à part une personnelle que je n’ai pas encore envie de dévoiler.
On a voulu te parler parce qu’aujourd’hui tu sors ton nouvel album MOON’PLEURE, déjà teasé avec un single et deux clips. Quelles ont été tes inspirations pour ce projet, qui semble bien différent des précédents ? Est-ce que tu as changé ta manière de faire de la musique pour cet album ?
Je n’ai pas changé ma manière de faire de la musique, puisque j’ai continué à faire du son dans ma chambre, à en écouter, à être spontané. Ce qui a changé c’est ce que j’ai écouté pour m’inspirer. Je suis le genre de mec qui aime dig, découvrir de nouveaux artistes. J’ai écouté énormément de morceaux de cette nouvelle vague de rappeurs qui s’inspirent de l’hyper pop par exemple. Ça m’a donné beaucoup d’idées.
Tu produis toi-même tes sons ?
Non, je ne touche pas encore assez aux instruments pour faire de la prod, mais j’ai quand même des directives précises pour mes morceaux. Elles vont dépendre du son que je veux, et même si je ne produis pas j’ai une idée très carrée de ce que je veux à chaque fois.
A première vue, ta discographie est assez intrigante car tu parles énormément des femmes. C’est une direction que tu t’es donnée ?
Je n’ai jamais décidé d’avoir une ligne directrice ou de m’enfermer dans un seul sujet, mais ça me vient très naturellement. J’ai commencé à faire de la musique par rapport à un contexte particulier, et finalement c’était logique de raconter ce que j’écris dans mes morceaux. C’était cohérent au début, et ça l’est toujours aujourd’hui.
On remarque d’ailleurs que les femmes ne sont jamais insultées dans tes sons, là où ça peut souvent être le cas dans le rap. C’est important pour toi ? C’est une volonté de ta part ?
Si je le faisais, ce serait me travestir, ce n’est pas moi. Et ce n’est pas quelque chose que j’aime faire.
Comment tu analyses la scène rap actuelle, au regard de la sensibilité ? Est-ce que la sensibilité est impossible dans le rap ?
J’ai l’impression qu’on est dans une ère qui tend vers l’émotion, et je trouve ça vraiment cool. Il y a une envie de transmettre des choses concrètes, d’être moins dans la superficialité.
Pour en venir à ton morceau "Ugly :/", dans la description du clip il y a un long message sur les complexes. C’est toi qui l’as écrit ?
Oui bien sûr. C’était pour expliquer un peu le message que je veux faire passer dans ce morceau. La musique, je la fais pour moi, mais je sais que ça touche des gens. Donc je tiens quand même à expliquer le fond de ma pensée.
C’est aussi très anodin. On voit peu d’artistes essayer d’expliquer leurs sons, ou qui annoncent clairement qu’ils dénoncent quelque chose. Avec "Ugly :/" tu dénonces les complexes physiques, mais est-ce que tu parles en ton nom par rapport au personnage de Moon, ou par rapport aux femmes en général ?
Par rapport aux deux. Il y a toujours un côté direct quand je parle de moi à la première personne, mais les gens peuvent aussi interpréter mes paroles avec un sens plus large. Ici je m’adresse aux femmes, mais aussi à tout le monde.
Ça transforme tout de suite ton son en un son politique. C’est un but pour toi ?
Ce n’est pas mon but, mais je trouve que c’est une bonne chose. Pour autant ce n’est pas mon objectif quand je fais du son.
C’est quoi ton objectif alors ?
Je ne sais même pas s’il y en a un. Quand je crée, je le fais naturellement, comme si ça faisait partie de moi. C’est le moment que je préfère : créer. Le reste, c’est annexe.
Et si tu devais décrire ta musique pour les lecteurs de Future Face, qu’est-ce que tu dirais ?
Que ma musique est intime, et que j’assume de me raconter une histoire quand je m’adresse aux autres. Je sais que mes morceaux touchent plein de personnes, mais c’est une musique intime. Mes sons ne sont pas des sons qu’on écoute en soirée. Ce sont des morceaux qu’on écoute quand on est seul avec soi-même.
Comptabilisant 25 millions de streams et suivi par 122K auditeurs par mois, Sokuu n’est pas en reste avec son nouvel album : le rappeur se produira en 2023 dans plusieurs salles à Lille, Lyon, Bordeaux. A Paris, il fera un arrêt à La Boule Noire. Stay tuned, des nouvelles de Sokuu sont à venir !
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