Un peu moins d’un mois après la sortie du premier album de Rouquine intitulé Masculine, Future Face revient sur un projet audacieux mêlant des inspirations électro et des discours féministes, pour un déroulé de vie inversé.

De la naissance à la mort

Premier album du duo Rouquine, révélé par l’émission The Artist, Masculine est de ces projets que l’on écoute plusieurs fois. Une première fois, de façon éparse, en découvrant l’EP et ses quatre morceaux du projet final. Une deuxième fois lors de la release party du duo qui, entouré de ses proches, se présente comme une formation faite pour la scène. Enfin, une troisième fois, lors de la sortie finale de l’album. Et un mois après cette sortie, Masculine n’a pas perdu de son panache, bien au contraire.

Composé de 13 titres, l’album s’ouvre sur la fin de vie avec "Samouraï" et se referme sur "Petit père", la paternité chantée, en passant par "Mortel", premier morceau clipé du duo qui évoque le cancer ou encore "Tombé" sur la naissance. Traçant le déroulé inversé d’une vie, Masculine se pose dès son premier morceau à contre-courant de la logique habituelle d’évolution : ici, c’est de régression dont il est question. Pour autant, ce choix permet de rentrer en profondeur dans les entrailles de Rouquine. C’est l’histoire de ses interprètes, Sébastien Rousselet et Nino Vella, qui se dessine entre leurs titres. Masculine devient alors, plus qu’un album, une introspection personnelle aux couleurs universelles. Avec comme notes principales : l’amour et les femmes.

"Je suis le président de ton fan-club"

Car si le duo parle de soi, il parle aussi de l’autre, et notamment des femmes. Le genre féminin, très présent tout au long de l’album, est directement mis en valeur par le titre du projet Masculine. Ce jeu de mots, insinuant que le duo d’hommes accepte sa part féminine, se révèle durant plusieurs titres emblématiques, comme "Dame de pique" ou même "Héroïne". Mais c’est avec "Masculine", qui donne son nom à l’album, que Rouquine rend pleinement hommage au genre féminin.

"Je suis le président de ton fan-club
T’as lutté si longtemps sans m’couper la teub
Je sais pas comment tu fais, moi à ta place
Je crois que je serai la pire des connasses"

L’amour est aussi un sujet très prenant de ce projet, chanté dès le troisième morceau de l’album "Première fois" et égrainé dans les autres titres, notamment "L’amour à l’aveugle", apogée de cette idée Peace & Love qui semble animer Rouquine.

In fine, on ne peut s’empêcher de repenser à Masculine, arrivé le 26 août dans nos oreilles et déjà bien installé dans nos playlists. Projet multiface, multithème et véritable arc-en-ciel de styles et de formes, ce premier album pose les bases d’un duo voué à s’installer durablement sur la scène pop française, à hauteur d’un Gaëtan Roussel (dont le duo a pendant un temps été la première partie) ou de groupes cultes comme Téléphone ou Indochine. Rouquine, nouveau renouveau de la variété française à textes ? C’est possible, et on veut bien y croire. Et en attendant la suite : "Je ne t’ai pas sauvé / Je n’étais pas de taille / Je ne suis pas samouraï…"

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