KL!P reconstruit le monde dans Printemps

KL!P reconstruit le monde dans Printemps

Depuis ses débuts dans la musique électronique, KL!P n’avait plus rien à prouver. Artiste accompli et passé maître dans sa pratique du son, il lui restait une dernière (première) étape à franchir : celle de sortir un album. Avec Printemps, c’est désormais chose faite. Et ce premier album est déjà magistral.

Un nouveau départ

Composé de onze morceaux, Printemps s’écoute comme un récit. Entamé par le réveil avec "The Awakening", il monte petit à petit en gammes pour arriver finalement à la renaissance dans "Change It All [4th Movement]", le son de clôture de l’album. Entre ces deux titres : la montée en puissance de "Allegro", l’expression de soi avec Dans "Mon Monde" et "In My Eyes", la colère de "No Control" et finalement la dernière respiration avec "Spring’s Breath". Une réécriture de soi, mais aussi de son univers : KL!P réalise l’exploit avec son premier album de ne pas seulement étonner par son début réussi, mais bien de réinventer un univers musical déjà établi, de le renverser. Celui qui concentrait sa musique sur des instrus électro ici se raconte, en utilisant une nouvelle musicalité, moins attendue et associant électro et orchestre. Le tout amenant à la création d’un album grandiose et complexe.

Une association inattendue

Là où réside la plus grande qualité de cet album est bien dans ses instrus. Auparavant très puissantes mais usant seulement d’outils électroniques, les sons de KL!P gagnent ici en dimension avec un nouvel élément ajouté au schéma original de l’artiste : un orchestre. Dans une association qui rappelle celle de Woodkid sur certains de ses morceaux, KL!P utilise la musique d’orchestre pour apporter une nouvelle puissance à sa musique, une nouvelle dimension. Plus complexe, Printemps introduit dans le monde de l’artiste une complexité que le public pouvait seulement soupçonner jusque-là. Véritable prise de risques, tant on sait que la musique électro peut avoir du mal à se renouveler et à plaire, KL!P n’hésite pourtant pas à sortir du cadre connu de la modernité pour y apporter une touche d’authenticité et revenir à quelque chose de plus classique. Le résultat est une vraie élévation de sa musique, qui avec l’orchestre prend de la hauteur. On peut notamment citer les morceaux consécutifs "No Control" et "Touch The Sky" qui élèvent l’auditeur par le dernier ajout des voix féminines de Chloe Kay et Aliven (ce dernier son étant le seul clipé à ce jour). Un régal pour les oreilles.

Une véritable révolution

Mais avec son premier album, KL!P ne fait pas que complexifier son univers. Il complexifie également la vision de son public quant au printemps. Saison de la renaissance, l’artiste créé un décalage entre l’imaginaire associé à cette période et sa musique. Chez KL!P, le printemps se veut violent, c’est la saison de la colère, de l’affirmation. Ici, le renouveau s’obtient par la violence, ce n’est pas un cadeau mais un combat. Et ce combat n’est pas gagné d’avance.

Finalement, ce que KL!P créé avec Printemps n’est pas un simple récit du renouveau, mais bien celui d’une révolution. Réinventant sa musique et recommençant en quelque sorte sa carrière, l’artiste réalise avec ce premier album l’exploit de mettre en musique la révolution dans son sens premier : renverser un ordre établi pour en construire un autre, plus fort. Dans Printemps, c’est sur soi que KL!P effectue cette révolution : l’artiste renverse sa propre idée pour arriver à un final explosif interprété avec Thorgan. Conclusion de cette réécriture de son propre univers, "Change It All [4th Movement]" met un point final à cette révolution, avant de préparer l’avenir : que nous réserve KL!P maintenant ? Tout est possible.

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Auteur : Mathilde

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