Le rappeur masqué, qui revenait sur le devant de la scène en mai dernier avec son single "Drip" sort aujourd’hui son deuxième EP Satellite, dans lequel figure le single. Et avec un titre pareil, il ne pouvait qu’être planant. Mais quel est le vrai mystère de ce projet ? Future Face a enquêté.
Un deuxième projet à déchiffrer
Composé de cinq titres, Satellite s’ouvre avec un titre du même nom. Track introductive, annonçant les sons à venir et ses particularités, "Satellite" annonce la couleur de l’EP. Dans sa simplicité, appuyée par une instru planante et une absence de superflu qui ne laisse voir que l’essentiel, cette track est suivie par quatre autres sons, pour lesquels la simplicité est aussi le maître-mot.
Mais attention, si cette présentation de l’EP utilise souvent le terme de "simplicité", il n’est pas à comprendre comme "peu compliqué" mais bien dans son sens d’humilité. Chez Euteïka, comme c’était déjà le cas sur "Drip", l’objectif est de viser juste, et pour ça rien de tel que d’être direct. Un flow maîtrisé, des instrus mêlant plusieurs inspirations et des airs qui nous font voyager… Autant d’ingrédients parfaits pour réussir la recette du projet réussi. Mais alors, en quoi doit-il être déchiffré, puisque l’essentiel est présenté, tel quel, à l’auditeur ? C’est là que réside la puissance de Satellite.
Un EP multidimensionnel
Car là où la simplicité pourrait être un tort, elle est ici une force. Par ses paroles évoquant plusieurs sujets, comme la trahison, l’envie de réussir ou encore la puissance de la musique, Euteïka se dévoile, mais sans toutefois se mettre complètement à nu. Artiste masqué, qui ne se découvre pas intégralement devant son public, avec cet EP il pourrait donner l’impression de reproduire cette habitude physique en la rendant audible. Flow incisif, direct, qui tranche, associé à des sonorités planantes, groovy, et qui ne cachent pas leur héritage jazz : le décalage est là. Un décalage qui transforme un EP de cinq morceaux en potentiel d’écoute presque infini. Plusieurs étapes sont nécessaires pour comprendre les profondeurs du projet, qui ne paye pas de mine au premier abord. Mais ce serait mal connaître Euteïka : après tout, on ne se masque jamais que pour mieux donner envie de se mettre à nu.
Finalement, Satellite, c’est un peu un projet multidimensionnel : une première écoute le présente comme un projet à glisser dans toutes les playlists cet été, une deuxième comme une présentation de soi, une troisième comme un alliage intrigant, et ainsi de suite. On en retient le terme de planant, qui nous donne envie de l’écouter lors d’une belle soirée d’été, sans rien contempler d’autre que le solo de saxo qui conclue "Carter", outro de l’album et deuxième single de l'EP. Un sacré solo, qui boucle un sacré projet.
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